Shaman
Levant
à peine le menton j'observai un chien noir de taille moyenne, il
s'approchait de l'eau. Le chien se mit à boire. Je levais le bras pour
le repousser. Je ne pouvais y parvenir qu'en fixant mes yeux sur lui;
aussitôt il devient transparent. L'eau était un liquide brillant et
visqueux. Je la vis descendre de la gorge du chien dans son estomac
puis s'écouler de manière régulière à travers le corps entier pour
enfin rejaillir par tous ses poils. Le cours du fluide irisé en suivait
toute la longueur pour sortit à leur extrémité en formant une longue
crinière de soie blanche
Je m'approchai de l'eau, y plongeai ma
face et, en sa compagnie, je me mis à boire. Pendant que je buvais, les
mains appuyées au sol devant mes yeux, je vis l'eau pénétrer à travers
mes veines en projetant des éclats rouges, jaunes et verts. Je
continuais à boire, boire, boire. Je bus jusqu'à ce que le fluide
jaillisse de mon corps à travers chaque pore de ma peau et se projette
en fibres de soie et, à mon tour, je fus couvert d'une longue crinière
lustrée, iridescente. Une joie suprême m'envahit et nous courûmes de
concert vers une sorte de chaleur jaune émanant d'un lieu
indéfinissable
" L'herbe du diable et la petite fumée "(Une voie Yaki de la connaissance) de Carlos Castaneda.